mardi 29 avril 2014

Guéret, 172km


Samedi 19 avril.
La veille, l'info tombe. Ce pourrait être Guéret demain. Carte aéronautiques dépliées, livret des zones réglementées ouvert, je crée mes points de contournements estimés en fonction de la dérive.
On décide de partir de Paris à 7h30 pour arriver en fin de matinée sur place. Le ciel se charge progressivement et quelques pilotes sont en l'air.
Guéret (Creuse): Il y a du monde sur le petit déco du Maupuy mais pas d'embouteillage. Le vent est faible léger travers gauche. C'est mon tour de gonfler ma nouvelle aile et c'est partit pour...un plouf. Zut, zut et triple zut, les conditions sont cycliques et je ne suis pas dedans.
On parle souvent des récupes après un beau vol mais pour celui à venir, je dois dire un grand merci à Melanie qui nous permettra de remonter vite fais pour redécoller dans la foulée. Sans elle, j'aurai sûrement jeté l'éponge.
6mn plus tard, a 13h51 exactement, mon vario bipe et c'est partit mon kiki. Le ciel est chargé à au moins 7/8 eme de cumulus. Il fait quasi nuit au plaf et seules quelques rares taches de soleil viennent me montrer la route au sol. Les petits reliefs de la Creuse, le barrage de La Roche Talamy et son lac me donnent de quoi rester en l'air. Assurer mes pleins, avoir confiance en mes choix, ne rien lâcher, seront mes obsessions du jour. Oh bien sûr, je regarde le paysage, je ne fais que ça même !
Limoges (Haute Vienne). J'ai bien anticipé les TMA et ne suis pas inquiet. Un petit point bas me fait me concentrer comme il faut pour en ressortir. Heureusement que mon choix ait été bon sinon je pouvais aller faire un bowling à Feytiat, où, il y à bien 25 ans, je sortais avec Isabelle B lors d'une soirée animée et d'une nuit... (censuré)
Mais Limoges s'éloigne et déjà voilà Nexon, sa petite fumée, sa petite colline, et son excellent thermique salvateur. Ouf, j'ai eu chaud.
A l'approche de la Dordogne, le ciel est déjà bien plus clair. Les cumulus forment de grosses galettes et les transitions s'allongent. Il est 17h, la masse d'air est parfaite. un vrai régal.
18h, en passant Nontron, je tape un petit texto à Patrice pour lui donner ma position. Je dois enlever un gant et il ne fait pas chaud. Au plat, exceptionnel, vers 2500m,  mon tuyau de liquipack est gelé, un glaçon m'interdit de boire. J'avais pas soif de toute manière ;-)
D'habitude, à cette heure ci je tombe du ciel (parfois avant même) mais aujourd'hui ça flotte super bien. je n'en finit pas de prendre des petits trucs qui me font rebondir. Incroyable, dans le soleil baissant à l'horizon je vois son reflet dans le lac D'Hourtin au bord de l'Atlantique à 100km d'ici.
Le sol change beaucoup maintenant. Moins de forets, pas mal de champs clairs me permettent de ne pas trop descendre. pendant ces 2 dernières heures, je ne vais faire que me fixer des petits objectifs: allez, je vole jusqu'à ce village. Je choisis mes cheminements avec soin, tout au contraste du sol et de ses déclivités. Je trouve encore des petits thermiques. Je ne suis pas pressé et le jour s'étire superbement. Un nouveau texto aux copains pour leur donner ma position: Verteillac.
Le calcaire du sol me porte bien encore mais une partie plus boisée me barre la route. Je me faufile à l'intérieur jusqu'a 19h40 pour poser vers Echourgnac, heureux d'avoir fait aujourd'hui mon 2eme plus long vol depuis 19 ans !
Un immense merci aux copains pour la récup, la cerise sur le gâteau !